Ces événements qui nous malmènent

Mars 2025 :

Mon mari a reçu une lettre de licenciement. 

À l'heure où j'écris ces lignes, je ne sais absolument pas ce qu'il va se passer.

Le rendez-vous de licenciement n'a pas encore eu lieu, il aura lieu tout à l'heure.

Néanmoins, cela fait 1 semaine que cette mauvaise nouvelle nous a tous secoués. Nous, mon mari et moi, nos enfants et notre famille proche.

Alors qu'enfin notre famille était à l'abri de galères financières, alors qu'on venait tout juste de toucher l'abondance de toutes parts et de toutes choses, amour, famille, argent, maison... 

Notre regard est désormais tourné vers le ciel et nous voyons ce ciel prêt à nous tomber sur la tête.

L'inquiétude est là, que va-t-il nous arriver ? Comment allons-nous nous en sortir financièrement ? Comment allons-nous terminer notre maison ?

Le monde autour me crie : "La santé est là, l'amour est là". Oui, certes, mais quand une nouvelle arrive, les bras chargés de soucis, de tracas, de points d'interrogation pour l'avenir, on ne peut qu'être déstabilisé. C'est comme une grande vague, prête à nous ensevelir. 

Elle paralyse, elle tétanise, elle demande une action de notre part, mais la panique n'est pas la solution qu'on devrait prendre.

Il faut agir dans le bon sens, sans savoir où est le véritable bon sens. Il faut agir tout en se questionnant intérieurement, de ce qui est juste pour soi.

Faut-il se battre ? Prendre position, reprendre sa place légitime, où faire confiance, se laisser prendre par le mouvement et se laisser dériver vers le bord ? 

Il est important d'agir en prenant soin de se rassurer intérieurement et constamment, en faisant un pas de recul. Ce pas de recul qui nous fait prendre suffisamment de hauteur pour distinguer et se rappeler que la vie est un jeu, un passage. Que tout cela n'a pas beaucoup d'importance face à la longueur en temps et en espace d'une vie. Nos petites misères n'ont qu'une durée limitée. Le temps passe et efface les petits tracas.

J'aime dire que la vie est un cadeau, ou une connasse. Car la vie peut nous faire vivre l'extase et l'horreur à tout moment.  

Et, je ne peux que me demander ce que la vie est en train de nous raconter, ce qu'elle prévoit pour nous pour demain. Car j'en suis persuadée, cette expérience a forcément un cadeau caché.

Qu'est-ce que mon mari a à apprendre de ce rejet ?

Qu'est-ce que notre famille a à apprendre de cet "accident" de vie ?

Mai 2025 :

Nous sommes 2 mois après ce premier écrit, mon mari a été licencié, il a perdu son travail qu'il aimait.

De mon côté, j'ai eu le temps de vivre ce qui était là, vivre ce que j'avais à vivre, le traverser telle une bourrasque de vent pluvieux, et puis prendre du recul. 

J'ai ressenti un ébranlement de ma sécurité intérieure, bien qu'il ne s'agissait pas de ma propre expérience de rejet, je me suis interrogée sur le pourquoi j'étais tant impactée par ce que vivait mon mari.

Déjà, quand quelqu'un que j'aime souffre, je souffre aussi, quand on fait du mal à quelqu'un que j'aime, c'est comme si on me faisait du mal à moi. 

J'ai constaté que cette expérience me mettait plus mal moi que mon mari qui le vivait de l'intérieur.

Est-ce ma trop forte empathie qui m'a fait prendre toute la souffrance à moi toute seule ? Est-ce que cet évènement est venu réveiller des blessures de rejet et d'injustice en moi ?

Ce sont des questions que je me suis posées et dont je n'ai pas de réponse, mais doit-on comprendre tout ce qui nous traverse ?

Parfois face à une tempête, il n'y a rien à faire, il faut juste courber le dos et attendre que ça passe.

La tempête est désormais passée, nous avons pris ce qu'il y avait à prendre de cette expérience.

Notre maison a besoin d'être terminée, ce temps de pause nous permet de consacrer plus de temps aux travaux. C'est le point positif qu'il faut y voir.

Quant à mon mari, il aura démêlé ses interrogations et comme une expérience est toujours un exercice, il l'utilisera pour se remettre en question et réfléchir à comment évoluer dans son travail.

Les tempêtes arrivent sans prévenir dans une famille, elles viennent nous confronter à notre monde intérieur où les recoins peuvent être sinueux. Nous n'avons pas envie de les ressentir car ils nous plongent dans un état d'abattement et de tristesse. Mais ils ne sont que de passage, le temps panse bien des choses et notre être cherche toujours la lumière. Il tend de toute évidence vers ce qui est bon et beau pour soi et les autres.

Tout passe, laisse toi du temps.

Annaïk Viallet - 23 mai 2025 

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