Si tu savais combien j’ai douté, moi Annaïk, celle que tout le monde voit forte, prête à tout dépasser, celle aux ressources infinies.
Si tu savais combien de fois « les autres » m’ont fait perdre confiance en moi.
Annaïk est trop ci, Annaïk prend trop de place, Annaïk fait trop de bruit, Annaïk est trop, tout simplement.
Malgré moi je prend trop de place. À chaque fois que j’ai pu entendre ces mots j’ai douté de moi, je me suis demandé si je n’avais pas un problème. Car pour moi quand quelque chose se répète c’est qu’il faut y prêter attention.
j’y est prêté attention, mais pas comme il aurait fallu.
j’ai essayé de faire comme tout le monde m’a demandé d’être, j’ai tenté de remplacer ma spontanéité par le silence. J’ai tenté de remplacer ma démonstration par la passivité. J’ai tenté de me contenir. J’ai tenté d’être celle qu’on avait envie que je sois.
J’ai laissé toute la place aux autres
Et je suis devenue spectatrice
Quelque chose a changé ? Absolument rien, chacun a gardé exactement la même place.
A chaque fois que je me suis mise sous silence une partie de moi a explosé. C’était comme me trahir. J’avais l’impression de me perdre, de m’oublier.
Un jour j’ai réalisé que si je dérangeais c’était que oui j’étais moi. Je suis TRÈS moi.
En réalité je ne suis pas trop , je suis simplement Trop pour certains qui ne peuvent pas supporter la lumière quand elle brille trop forte.
Je suis trop pour ceux qui n’ont pas trouvé leur voie personnelle, ceux qui sont perdus.
Faudrait-il que je me perde également pour ne pas leur faire ressentir le désespoir qu’ils ont en eux?
Alors j’ai compris que je pouvais être un phare.
Soit il peuvent décider de continuer d’être perdus et de tourner le dos au phare en lui en voulant d’être là, en plein milieu. Soit ils peuvent décider de se laisser guider.
« Les autres » m’ont tellement apprit sur moi.
Ils m’ont apprit à me connaître davantage, m’ont permis de ne plus me perdre, à ne plus douter de moi et a prendre ma juste place.
Ils m’ont apprit que je ne suis ni moins bien, ni mieux, je suis juste moi.
Souvent en décalage certes.
Mais jamais moins dans l’amour des autres.
Alors merci aux « autres »
Annaïk Viallet
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