J'ai besoin de ralentir le rythme.
Là où chaque jour, tout va vite, où la cadence est rythmée par le faire et le faire vite.
Où les tâches sont aussi diverses qu'elles demandent de l'organisation dans un planning déjà condensé.
Où est la place pour le vide, le rien, le silence, la seule présence à soi-même ? Où est la place pour la plénitude ?
Dans un système où nous sommes sollicités en permanence, où notre smartphone dégaine nos mails, sms, messages Whatsapp, notifications des réseaux sociaux en instantané et plusieurs fois par jour.
Parfois je me demande comment faisaient nos anciens, ils passaient des coups de téléphone avec leur poste fixe, se déplaçaient à proximité pour échanger au contact d'un autre humain lorsqu'ils avaient une question à poser, partaient de chez eux, leur clef dans la poche avec un peu de monnaie. C'était l'aventure !
Les applications qui remplacent aujourd'hui les démarches auprès des organismes sont pratiques, certes, mais est-ce qu'on ne se perd pas au final ?
Car là où il y a sollicitation permanente, où les réseaux sociaux nous inondent d'informations diverses, spécifiques, paradoxales, tantôt dramatiques, tantôt joyeuses, en seulement quelques secondes, il y a une réaction naturelle du cerveau, une sorte de dépendance à ce mouvement rapide, à cette surexposition.
Basé sur ce support technologique, l'humain a pris l'habitude de fonctionner avec cette rapidité, cette facilité à l'accès permanent.
L'humain parle plus vite, marche plus vite, fonctionne plus vite et ne prend plus le temps de regarder autour de lui.
Il cherche la sur sollicitation.
Son attention est totalement happée, hypnotisé par la consommation numérique.
Cela me dérange.
Il est question de liberté.
Alors, certes, Internet a offert une grande liberté, mais est-on libre quand on est enchainé à son smartphone ?
Le dilemme pour moi, c'est que lorsqu'on est à son compte, il faut se rendre visible et aller où sont les clients.
Je l'ai expérimenté, les réseaux sociaux sont le support qui me rend le plus visible.
Pour autant ce système ne me convient pas.
Alors comment revenir à quelque chose de plus naturel.
Un rythme moins rythmé par son smartphone.
La solution est-elle d'aller à contresens ?
Prenons l'exemple d'une foule, une foule parisienne dans le métro, là où j'ai pu constater le pire scénario de regroupement d'humain complétement déconnecté des autres, allant vite, suivant un ordre bien parfaitement établi de sens et de codes spécifiques à circuler ensemble pour ne pas se gêner dans cette course effrénée. Bref un beau troupeau de gnous.
Si je me place là au milieu de cette foule folle et que j'y marche plus tranquillement, si je ne suis plus du tout la cadence, que se passera-t-il ?
Je serai certainement bousculé, je me ferai peut-être engueuler.
En tout cas je dérangerai c'est certain, puisque je viendrai mettre le bazar dans l'allure et l'organisation communément acceptées.
Est-ce que je réussirai à prendre le prochain train ? Devrais-je me résoudre à prendre un autre moyen de transport qui correspondra mieux à ma cadence ? Et alors, devrais-je changer mon organisation pour être à l'heure ?
Alors la question qui vient se poser : est-ce que ralentir le rythme est synonyme de retard ? Si je ralentis le rythme, comment je pourrai gérer les tâches qui viendront s'accumuler ?
Comment je ferai face à l'agacement de ceux qui attendent après moi ?
Loin de la procrastination, c'est une vraie question légitime, ai-je envie de continuer à entretenir une charge mentale qui me réveille la nuit pour me rappeler ce que j'ai à faire (merci à mon cerveau hein, mais je dormais...).
Ralentir le rythme, c'est être prêt à faire face à l'incompréhension, l'impatience de l'autre.
C'est accepter de faire face à l'inconnu, d'avancer à contre-courant et être en accord aussi d'être en retard par rapport aux autres.
C'est ne plus accepter cette cadence, c'est vouloir vivre, seulement vivre, vivre ses émotions du jour sans se préoccuper de celles de demain, fixer son attention sur l'instant présent.
Prendre le temps.
La vie est un cadeau.
Rappelons-nous, la vie est un cadeau.
Profitons des nôtres, soyons présents.
Seulement présents.
- Annaïk Viallet -
Esthéticienne - Énergéticienne - Coach
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