Quel est le sens de la vie ?
Si les religions se bastonnent pour être celle qui détient la vérité, nulle d’entre elles ne peut proclamer la connaître.
La réalité c’est bien que personne ne sait exactement ce que l'on fait là, pourquoi on y est, d’où l’on vient, où l’on va ensuite et dans quel but on repart, tel un produit périmé.
Pourtant nous sommes là et dans l’ensemble nous sommes d’accord d’y rester.
Alors qu’est-ce que l'on fait de sa vie ?
C’est une question importante, tellement que j’entends des personnes me dire qu’elles ne s’étaient jamais posé la question, quand moi je remets ma vie en question tous les 4 matins, la nuit à 3h du matin pendant une insomnie qui me plonge dans un vide si vertigineux que je me dissocie même de ma propre vie quelques instants.
Je vous entends en séance, lorsque vous avez pris une claque plus ou moins forte par la vie, déséquilibré, elle vous pousse à faire un bilan.
Posté au sommet de votre tour de contrôle, vous avez alors la vision nette d’où vous venez, vous observez le chemin parcouru et vous distinguez les contours de ce qui vous attend ensuite.
Des bilans dans sa vie, on peut en avoir plusieurs. Ils vous servent à faire le point, à être certains d'avoir pris le bon chemin. Ce serait plus simple avec une carte de route n’est-ce-pas ?
Mais, quand même moins stimulant, moins surprenant, moins créatif et moins enrichissant personnellement. La spontanéité de l’imprévu est quand même plus festive !
Alors, où tout cela nous mène t-il ?
Quelles émotions vous viennent quand vous regardez le chemin parcouru ?
Vous rend-il fier ? Avez-vous de la satisfaction ? Pouvez-vous vous regarder dans un miroir ?
Et à la fin de votre vie, aurez-vous vécu ce que vous souhaitiez vivre ? Serez-vous rempli ou vide et vidé ?
Serez-vous suffisamment rempli de bonheur et de joie avec ceux que vous aimez ?
Aurez-vous assez profité des instants présents précieux ?
Ou serez-vous passé à côté de votre vie en mode « tête dans le guidon, je fonce, je n’ai pas le temps ! J’ai plein de trucs (sans intérêt) à faire ? »
Aurez-vous passé votre vie à vous plaindre de ce qui ne va pas plutôt qu’à agir pour le changer ?
Alors, que faire d’un presque siècle ?
Les étapes que l’on vit nous obligent à revoir nos priorités tout le long de notre vie.
Enfant, dans l’illusion du temps géantissime, la vision est portée sur l'impatience d’être vite grand.
Jeune adulte, dans l'action de la vie, l'objectif est de trouver ce que l’on va faire comme travail, s’acclimater au système, jouer avec ses limites et ses codes.
Adulte, le regard se projette sur l'avenir, on crée une famille, on devient parent ou non d’ailleurs, on prévoit et on sécurise son devenir. Le regarde se porte sur le temps qui passe de plus en plus vite, sur sa montre mais aussi dans son miroir.
Il nous confronte à la dure réalité, d’un corps qui vieillit nous rapprochant de nos parents et nos grands-parents.
Et puis plus tard, le temps bascule dans l’ère passée et dépassée, dans laquelle on est plus proche de la fin que du début, où il faut accepter de laisser sa place et voir les petits enfants qui naissent nous pousser vers la sortie.
Toutes les étapes de notre vie sont des passages où les deuils sont omni présents.
Laisser partir l’ancien nous, pour ouvrir une nouvelle page sur un nouveau soi.
La vie nous apprend que rien n’est éternel, tout meurt à chaque cycle.
Alors, quoi faire de sa vie, mis à part vivre ?
À voir ce temps s’écouler dans le sablier risquerait de vouloir nous précipiter, courir après un accomplissement, laisser une trace de notre passage sur cette terre, cherchant l’illusion d’un possible éternel.
En ce moment je m’amuse de ma situation, mon mari et moi nous nous bagarrons pour défendre notre maison, notre endroit à nous, et je ris en me disant qu’on se bat depuis 5 ans alors que nous ne sommes pas éternels et qu’un jour, la vie nous mettra dehors.
Ce que ça vient éveiller en moi, c’est qu’il est important certes de se « battre » pour ce qui nous tient à cœur, mais il faut en garder une bonne distance, tout est éphémère. Cette maison que j’aime ne m’appartient pas vraiment.
Je dirai que le plus important finalement dans la vie, ce sont les moments qui nous remplissent de joie, ces moments de bien-être, ces instants où l’on vibre, ces occasions que l’on partage avec les gens qu’on aime.
Faire ce pour quoi on vibre, laisser faire la vie, la laisser nous balader, tout en restant attentif à notre voix du cœur.
Cesser de vouloir réussir sa vie, pour coller parfaitement à une image mentale que l’on s’est créée sur des fantasmes qui ne collent pas à nos besoins profonds.
Réussir ne veut rien dire, si réussir est seulement dans un monde matériel.
Vous n’emporterez rien, absolument rien.
Vous repartirez seulement avec votre histoire.
N’essayez pas de devenir « quelqu’un », vous l’êtes déjà.
Alors essayons juste de vibrer un maximum, véhiculons seulement la paix, choisissons de ne rien choisir, laissons-nous bercer par les moments joyeux sans trop y réfléchir, abandonnons nous dans le temps, sans compter, lâchons les possibles.
Faisons seulement le choix de faire de son mieux aujourd’hui, laissons-nous emporter dans les projets du moment sans faire de plan sur la comète, sans quête finale, elle n’existe pas.
L’important c’est aujourd’hui, demain un peu, la semaine prochaine peut-être, mais pour l’année prochaine on verra plus tard.
La vie n’est pas une étape, elle est aujourd’hui et maintenant.
Annaïk Viallet – 23 mai 2024
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