Que se passe-t-il quand vous posez enfin vos limites ?

Posez des limites, c’est dire non quand vous n’avez pas envie, dire stop quand la situation n’est pas acceptable pour vous.

Vous avez du mal à le faire, car vous avez peur de blesser, qu'on vous voie comme quelqu’un de méchant(e), de froid(e), d'insensible…

Et de cette façon vous avez peur d’être rejeté(e), abandonné(e)… 

Vous avez peur qu'on ne vous aime plus, vous avez peur d’être seul(e).

Vous avez remis tout votre pouvoir aux autres.

Pourtant, à chaque fois que vous favorisez l’autre plutôt que vous, vous vous trahissez, vous allez à l’encontre de vos besoins vitaux et de vos limites personnelles.

Vous vous mentez, vous vous oubliez.

Il n’existe plus que les autres.

Et si dans le miroir de l’autre vous y voyez leur sourire, leur satisfaction et leur approbation, alors cela vous rassure et vous vous dites que c’est à cela que tient votre propre estime.

Pour ne pas faire de mal à l’autre et être accepté(e) vous vous pliez à leurs besoins.

Mais alors que se passerait-il si cela changeait ?

C’est vrai, vous n’avez fait que l’imaginer avec les lunettes de la peur de vous retrouver seul(e). Vous pensez que c’est la vérité, mais la peur est mauvaise conseillère.

Ne l’oubliez pas, la peur est mauvaise conseillère.

Rappelez-vous.

Il y a des fois, où malgré tous vos efforts, parce que vous êtes humain(e), vous n’avez pas pu être parfait(e) avec les autres. 

Alors on vous l’a souligné, on vous l’a reproché.

Qu’avez-vous fait ?

Vous vous êtes spontanément remis(e) en question, vous avez cherché ce qui avait pu causer du tort à l’autre, vous vous êtes même excusé d'avoir blessé l'autre.

Vous avez fait exactement ce qu'il fallait faire, quand on est une personne bienveillante et respectueuse.

Alors rassurez-vous, vous êtes quelqu'un de bien, il n'y a aucun doute là-dessus.

Seulement, vous n'êtes pas bienveillant(e) avec vous-même.

Lorsque vous n'accepterez plus qu'on vous traite mal, injustement, qu'on dépasse vos limites, qu'on s'en prenne à vous publiquement, qu'on vous reproche votre façon d'être, qu'on abuse de votre patiente...

Et que vous direz enfin "non" et "stop", il se passera quelque chose d'inédit qu'il faut voir d'une autre manière que de l'abandon ou du rejet.

Les personnes autour de vous respecteront les limites que vous avez solidement posées.

Les personnes malveillantes ne vous adresseront plus la parole (ça fait un bon coup de ménage). En même temps, est-ce important de plaire aux personnes qui nous veulent et qui nous font du mal ?

Les personnes bienveillantes, saines, qui vous aiment pour qui vous êtes et non pour ce que vous faites s'habitueront à ce nouveau mode de fonctionnement que vous leur imposez.

Au début, on vous reprochera très certainement d'avoir changé, et bien oui, et vous aurez réussi.

Une cliente m'a dit récemment qu'elle n'avait pas réussi à se protéger face à une situation, elle n'a pas réussi à poser une limite sur le coup, car la situation l'avait totalement submergée. Je lui ai répondu que peut importait le moment, il suffisait qu'au moment le plus juste pour elle, elle revienne parler de cette situation et qu'elle y pose sa non-acceptation et le refus d'une situation similaire pour l'avenir.

Peut importe si vous faites tout bien au bon moment. L'important, c'est de le faire au moment le plus juste pour vous, afin d'obtenir la paix que vous méritez.

Au début, vous allez devoir vous confronter à des émotions inconfortables et je sais que ce n'est pas agréable. Gardez en tête que vous établissez de nouvelles règles. Et les règles restrictives ne sont jamais faciles à accepter, pourtant, elles finissent toujours par être appliquées.

Tenez bon, si vous voulez un monde plus juste, cela commence d'abord à l'être avec soi. 

Annaïk Viallet - 22 avril 2024